[Education]
Le CNED : mode d’emploi
Pour suivre une scolarité française tout en voyageant ou en vivant à l’étranger, le CNED est LA référence, la seule formation reconnue par l’Education Nationale. Il permet aux enfants de suivre le même programme que leurs camarades sédentaires et évite les lacunes et pertes de niveau possibles dans certaines écoles locales.
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Une maman expatriée aux USA nous explique comment ça marche :

- Quelle dose de travail le programme du CNED représente t-il environ par jour ?
Si tu suis rigoureusement les consignes, il faudrait faire, quotidiennement, environ 2 heures de français et une heure et demi de math. Pour ma part, je fais travailler ma fille, qui est en CP-1st grade, les week-end et je condense les cours au maximum.

- En quoi les cours consistent-ils ?
Une leçon de français est composée de 3 éléments : le document support de lecture (dans le livre de lecture), des exercices liés à la lecture (phonétique, compréhension de texte, dans le cahier de lecture) et des exercices d’écriture (tracé, rédaction, dans le cahier d’écriture). Au départ, notre intention était de ne faire que les bilans de math en s’appuyant sur les maths qu’elle apprend en 1st grade (école américaine), mais, même si la logique est la même, le vocabulaire ne l’est pas... donc nous avons dû aussi faire les leçons de math, pour le vocabulaire (chiffres, expressions telles que “plus grand que”, “additions”...).

- Comment savoir quel niveau il faut prendre ?
C’est comme suivre un enseignement dans un cursus normal. Tu dois te plier aux requis de l’administration : âge (par exemple être né en 1996 pour pouvoir suivre le programme de CP 2002-2003), niveau (après le CP, il faut avoir des attestations)...

- Quel est le niveau des cours ?
A priori, c’est le même programme, même niveau que dans une école en France : la Directrice de l’école ou j’ai inscrit ma fille pour la rentrée 2003 m’a dit qu’ils utilisaient la même méthode pour apprendre à lire). Ce qui rend souvent l’apprentissage difficile, c’est que l’enfant le fait en plus d’une scolarisation à l’étranger. C’est vrai que le rythme est assez soutenu : en CP, l’enfant doit avoir renvoyé 10 bilans de français et 10 bilans de math avant la fin de l’année scolaire (seule date butoire).*

- Quelles sont les démarches pour s’inscrire ?
L’inscription se fait via courrier (on peut demander un dossier par internet sur leur site**). Il faut remplir ce dossier, envoyer des photocopies du passeport, et se procurer une lettre du Conseiller Culturel du Consulat Français dont on dépend (il atteste de notre éloignement géographique). Il faut bien sur joindre le paiement pour la formation et les frais d’envoi des corrections (service UPS ou pas).

* on peut aussi prendre un 3ème “cours” pour compléter totalement l’année scolaire, il s’appelle méthodologie et contient tous les à-côtés enseignés à l’école.
Pour ou contre le CNED ?
Les témoignages

Corinne, USA, 2 enfants
CONTRE !!!
Je trouve très dur, vu la quantité de devoirs qu’ils ont à son niveau, d’imposer en plus de travailler le CNED à la maison. Mon fils aîné est en CE2-3rd grade : je me suis donc procuré le livre “Tout savoir au CE2”, Editions Hatier, pour le français. C’est bien fait : d’un côté, tu as la règle expliquée et de l’autre, l’exercice. C’est court et simplement expliqué. On travaille un peu, mais quand il n’en peut plus, on arrête. De plus, tous les soirs, on lit dans le lit une histoire en français. Il lit de lui-même une ou deux pages. Pour son niveau une fois rentré en France ? Je me dis qu’il a réussi à suivre le CE1 ici, sans parler anglais, donc côté adaptation, ça devrait aller à notre retour en France. Les seuls points à surveiller selon moi : l’orthographe et les conjugaisons. D’ailleurs, on travaille ça chaque soir dans la voiture en allant chercher le papa au bureau !

Estelle, USA, 3 enfants
POUR, mais...
Nous suivons les cours du CNED en plus de la scolarisation à l’étranger. C’est surtout pour que ma fille puisse réintégrer une école française à notre retour d’expatriation. Je n’avais pas envie que cette formidable chance qu’ont mes enfants de vivre dans un
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pays étranger, de connaître une autre culture et de parler anglais couramment, se transforme en échec à notre retour, en butant sur une attitude du genre : “Mais votre enfant n’a pas fait le CP ma petite dame, il faut lui faire recommencer !” C’est sûr qu’on le fait un peu contraints et forcés... mais dans un sens, c’est un choix tout de même ! Pour moi, l’idéal serait d’avoir un tuteur qui l’encadrerait après la classe, pendant ses heures de daycare (Estelle travaille à plein temps-ndlr), c’est à dire de 2:30 à 5:30. Cette solution est largement pratiquée dans la Silicon Valley par des parents qui se regroupent pour payer le professeur. C’est vrai que le soir, quand il faut travailler, elle râle. Pendant les week-end, ça passe déjà mieux, surtout qu’elle adore les personnages de la méthode de lecture (Frisapla la sorcière, Gus la chauve-souris et Teigne le chat) et est toujours contente de les retrouver !

Géraldine, USA, 2 enfants
POUR 
Je suis pour car c’est un bon moyen pour les enfants d’être à jour sur leurs connaissances en français. Ma fille le fera donc l’année prochaine. En fait, je n’ai pas trop confiance dans le système scolaire américain. J’utiliserai donc le CNED surtout pour comparer les niveaux des deux enseignements. Si je vois que le niveau est le même, j’arrêterai sûrement. En revanche, je ne souhaite pas le faire moi-même, je prendrai probablement un professeur pour lui faire les cours à la maison. Mais en aucun cas, je ne veux la surcharger de travail. Au CP, on fera sûrement le français et la lecture, mais pas les maths. Le français reste important pour moi, car, bien que nous n’envisagions pas de rentrer en France, il est important qu’elle sâche écrire correctement... au cas où, un jour, elle souhaiterait aller faire ses études là-bas !

Laurence, USA, 4 enfants
POUR
Quand tu veux continuer une scolarité en français, seul le CNED est reconnu. C’est ce qui nous a décidé, car nous rentrerons en France après cette expat et je ne veux pas qu’ils aient des lacunes. J’ai deux enfants qui suivent le CNED (CE1 et CE2). Ça représente en fait pour nous, environ une heure/une heure et quart de travail par jour. Mais sincèrement, j’aménage beaucoup : je ne veux pas qu’ils s’épuisent. Donc je saute des exercices s’ils ont bien compris la leçon ou si je ne juge pas nécessaire de revenir dessus. Nous faisons seulement le français, car pour les maths, ils en font à l’école. Comme ils sont assez bons en math, je pense qu’ils n’auront aucun mal à rattraper, d’autant que les programmes de primaire voient et revoient les notions de classe en classe. En français, on a une évaluation toutes les 3 semaines. Ça peut être de la lecture, de la récitation ou un exercice de création. Le CNED me permet aussi d’avoir une base de travail, sinon, je ne saurais pas trop par où commencer. La seule chose que je reproche, c’est que le programme de français est exactement le même que celui que suivent les écoliers français... mais les nôtres ont aussi des cours la journée, d’où une charge de travail conséquente pour eux ! Ce serait bien que le CNED planche sur une formule “spécial expat” !

Béatrice, USA, 2 enfants
Plutôt CONTRE
En fait, au départ, je ne m’étais pas renseignée et je ne savais même pas que ça existait jusqu’à ce qu’une amie m’en parle. Pour ma part, je fonctionne avec un bouquin qui s’appelle “Toute mon année de CP”, aux Editions Albin Michel. Ce sont des exercices d’écriture, de lecture, de langage, de calcul, de logique, bref, tout ce qui concerne les acquisitions à faire au CP. Avant, je travaillais un peu tous les jours avec mon fils (niveau 1st grade), car il n’avait pas beaucoup de devoirs le soir. Maintenant, le contenu des devoirs ayant augmenté, le bon rythme serait de travailler tous les week-ends. Quant à son niveau scolaire, je ne suis pas trop inquiète. Je pense que ses capacités sont bonnes puisqu’il a réussi à s’intégrer en école américaine sans parler la langue. Et puis, comme il est encore jeune, s’il doit redoubler une classe à notre retour en France, ce n’est pas un drame.
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A lire également : l’interview de Monalee, qui habitent en Arabie Saoudite et qui fait l’école à la maison, à l’aide du CNED.